Confiance en soi
entre l'être et le paraître
L’American Psychological Association (APA) définit la confiance en soi comme une assurance du sujet sur ses capacités, ses expertises et son jugement, c’est « la conviction que l'on est capable de répondre avec succès aux exigences d'une tâche ».
Qui n’a pas déjà vécu une telle situation d'inconfort ?
Se sentir incapable de surmonter une épreuve, avoir un objectif qui semble inatteignable, voire irréalisable est chose commune. La confiance en soi est un critère très important à l’atteinte de notre bonheur. C’est le fruit d’un développement personnel.
Antoine de Saint-Exupéry disait : « L’Homme se découvre quand il se mesure avec l’obstacle ». Se dépasser, sortir de sa zone de confort, nous pousse à réaliser des progrès dans divers domaines, et donc à se découvrir.
Apprendre à se connaître, repousser ses limites, affronter ses peurs amène au développement actif de soi. Essayer de nouvelles disciplines, se mettre des défis de plus en plus hauts, et ne pas avoir peur de bousculer ses habitudes libère la personne de ses limites pré-établies.
Au fur et à mesure des différentes améliorations, où s'entremêlent succès et échecs, se construit la confiance en soi. Cette dernière dépend donc de la simultanéité de ces différents paramètres, qui peuvent à priori paraître détachés. La modification de l’un peut en modifier l’ensemble.
Cette pensée à été rendue compte à travers la Roue du Bien-être, théorie qui met en relation les différents aspects de la vie. Ces paramètres diffèrent naturellement d’un individu à un autre, tant en type (santé, sport,loisirs etc), qu’en importance. Ainsi, en cherchant à améliorer les différents aspects de sa vie, l’individu augmente sa confiance en soi, mais aussi son bonheur.
Ce travail se fait de manière progressive, évoluant au cours de la vie. Par exemple, au début de son développement, l’adolescent est marqué par des changements importants de sa personne sur le plan physique et psychologique. Ces métamorphoses soudaines et involontaires se traduisent souvent par une baisse de la confiance en soi. L’acceptation de ces basculements nécessite un travail sur soi-même.
Le sujet, d’abord, peut puiser sa force des réussites qui surviennent: l’acquisition de diplômes, l'indépendance afin de bâtir une confiance en soi, renforcée au cours de son développement ultérieur.
La solidité de cette confiance en soi se traduit par une grande ouverture. La faculté à reconnaître ses erreurs et à chercher à s’améliorer en est l’une des plus démonstratives. Car l’Homme qui a confiance en lui n’a pas peur d’assumer ses faiblesses, ne cherchant à prouver les choses qu’à lui-même. Cette indépendance psychologique lui confère l’aptitude de ne pas avoir peur de l’inconnu, ou du moins à la vaincre, le poussant à se dépasser constamment et ainsi à accroître sainement sa confiance en soi.
En réalité, il s’agit d’un cycle : la confiance induit la confiance. L’expérimentation permet de se surpasser, amplifiant l’estime de cet individu pour lui-même, ce qui l'encourage davantage etc.
Dans la société, la confiance en soi est plus que nécessaire dans nos divers rapports. A défaut de ne pas l’avoir, avoir recours au paraître fait partie de l’instinct humain. L’individu se met alors à adopter des comportements étouffant ce manque : feindre n’avoir aucun mal à s’exprimer à l’oral, ajustant sa posture, très à l’aise en public, apparaissant n’avoir
aucun mal à ne parler que de soi au point d’adopter une attitude vantarde.
A première impression, entre le paraître et être ne réside aucune différence. Ce n’est qu'après confrontation à des situations qui nécessitent réellement de la confiance en soi qu'apparaissent des signes révélateurs.
Le comportement du paraître découle automatiquement d’un manque de confiance en soi. Cela entraînera la nécessité permanente de la validation d’autrui. Ici, le public visé est différent; faute de se prouver les choses à soi-même, la personne cherchera l’approbation des autres dans ses agissements. Il en découle une frustration, donnant naissance à un complexe d’infériorité.
Selon le célèbre philosophe et médecin Adler, ce comportement peut aboutir à une compensation sous forme de valorisation exagérée, et ainsi au développement, en guise de mécanisme de défense, à un complexe de supériorité. De ce fait, l’individu n’accepte pas les critiques, est fermé à la discussion, et va souvent vers la confrontation et le conflit. Ce sentiment amène à une comparaison machinale aux autres, développant un besoin de dénigrement, miroitant ses propres insécurités.
Contrairement à la confiance en soi qui constitue une base pour l’être humain, le paraître installe ce dernier dans un état de vulnérabilité extrême, où la moindre déception peut remettre en cause tout l’équilibre établi, le faisant évoluer sur des bases bancales qui ne tardent à s’écrouler.
Vivre dans ce mensonge, c’est en réalité, être figurant de sa propre vie. Au vu de son épuisement progressif, ce déguisement va plonger l’individu dans un mal-être certain. Fuir les difficultés et s’axer sur le superficiel induit à une absence de développement personnel. Cet être ne vit à présent qu’à travers une image.
Paraître et être se placent aux antipodes. Mettant en opposition les instabilités du semblant à la stabilité d’un réel travail sur soi.
Toutefois, le paraître n’est pas incurable. En améliorant son état d’esprit plus optimiste et en apprenant à se découvrir, aucun agissement n’est irréversible. La confiance en soi reste une construction à la portée de tous.