anxiety
L'anxiété est une sensation d'inquiétude, d'angoisse et de peur face à une situation, elle peut être ressentie chez tous les êtres humains. Elle devient toutefois handicapante si elle est chronique et se manifeste sans raison quelconque.
L'anxiété dans ce cas est considérée comme une maladie à part entière; on parlera donc de troubles anxieux.
Troubles anxieux
21% des adultes sont touchés.
Les femmes sont jusqu’à 2 fois plus touchées.
Les troubles anxieux débutent majoritairement pendant l’enfance ou à l’adolescence. Plus les manifestations débutent tôt, plus la maladie risque d’être sévère par la suite.
Définition :
Un sentiment d’inconfort ou de peur causé par une anticipation irrationnelle d’éventuelles difficultés avant même que le sujet ne rencontre ces dernières. Les psychiatres parlent de « peur sans objet ».
Description :
La personne appréhende la plupart des événements de la vie et craint toujours l’arrivée d’une catastrophe même lorsque les choses vont bien.
Elle est fatiguée, irritable, a du mal à se concentrer et se sent incapable de contrôler n’importe quelle situation dans sa vie.
Parfois, elle s’isole par peur de ne pas avoir le contrôle de ce qui l’entoure (anxiété sociale).
La personne angoissée peut également chercher à échapper à sa peur de l’inconnu en devenant hyperactive, ce qui donne l’impression de contrôler ce que l’avenir lui réserve.
Les cinq types de troubles anxieux :
1)- L’anxiété généralisée :
Un sentiment chronique de peur, d’angoisse et d’inquiétude permanente et excessive qui interfère avec les activités quotidiennes.
2)- Le trouble panique :
Il s’agit d’une anxiété qui évolue par crises, caractérisée par des attaques de panique récurrentes qui associent détresse physique et psychologique. Ces attaques consistent en la survenue brutale d’une peur intense, d’un sentiment de mort ou de catastrophe imminente et de perte de contrôle de soi. Elles durent généralement une trentaine de minutes.
Lors d’une crise, plusieurs symptômes apparaissent :
des palpitations, une accélération du rythme cardiaque, de la transpiration, des tremblements, une sensation d’essoufflement ou d’étouffement, une douleur thoracique, un étourdissement ou une faiblesse, des frissons ou des bouffées de chaleur, des nausées ou des douleurs abdominales.
Ces symptômes sont parfois si intenses qu’ils peuvent ressembler à une crise cardiaque et entraîner une consultation aux urgences.
Ces crises peuvent être prévisibles, survenant en réponse à un événement redouté, à la prise de drogues ou à un sevrage. Elles peuvent aussi se déclencher de manière inattendue, sans raison apparente.
3)- Les phobies spécifiques :
Elles correspondent à des peurs irraisonnées, excessives et persistantes face à des situations ou des objets précis, comme une paire de ciseaux, des araignées, l’obscurité, le fait d’être dans un ascenseur ou encore d’être tenté par un objet à voler.
Souvent, ces peurs provoquent une grande détresse qui entraîne elle-même des conduites d’évitement :
L’agoraphobie : peur irraisonnée et intense des espaces publics et peut s’aggraver au point que les personnes qui en souffrent deviennent incapables de quitter leur domicile.
4)- Le trouble d’anxiété sociale :
Ressentir une gêne, une humiliation, un rejet ou un mépris lors des interactions sociales. Elle se manifeste par la peur extrême de parler ou manger en public, de rencontrer des nouvelles personnes etc.
5)- Le trouble d’anxiété de séparation :
Peur irrationnelle d’être séparé ou de perdre la personne dont on est le plus proche.
Symptômes :
- Fébrilité (forte agitation, sensation d’être survolté ou à bout).
- Fatigue.
- Phobie sociale (social anxiety).
- Irritabilité (tendance à se mettre facilement en colère).
- Troubles du sommeil, insomnies.
- Étourdissements, vertiges ou impression - d’évanouissement imminent.
- Maux de tête.
- Nausées.
- Diarrhée ou inconfort abdominal.
- Transpiration excessive; mains moites.
- Frissons.
- Tremblements ou secousses musculaires parfois généralisées à tout le corps.
- Sensation de serrement au niveau de la poitrine, nœud à l’estomac ou à la gorge.
- Palpitations cardiaques ou accélération du rythme cardiaque.
- Douleurs musculaires.
- Difficultés à se concentrer.
- Trous de mémoire.
- Sensation d’étouffement ou d’étranglement.
- Engourdissements ou picotements.
Causes :
Changements soudains dans la vie de l’individu :
- Une situation de stress : stress chronique au travail, longue période d’examens etc.
- Une maladie ou un décès dans la famille ou dans le cercle d’amis.
- Une situation professionnelle incertaine.
- Une nouvelle étape de la vie (retraite, divorce, début des études supérieures, mariage, déménagement etc).
- Les changements hormonaux de la ménopause.
- Une expérience traumatisante : une agression physique, viol etc.
- Des affections psychiques telles que la dépression ou la schizophrénie.
- Des antécédents familiaux de troubles anxieux.
- Des troubles du développement au cours de l’enfance.
- L’usage d’alcool, de certains médicaments ou de substances illicites.
Traitement :
Une prise en charge médicale est nécessaire pour mettre en place une thérapie adéquate, adaptée aux besoins du patient.
Prise en charge psychologique :
Elle est nécessaire en cas de troubles anxieux et peut même constituer le seul traitement; cela dépend de la sévérité des troubles de la personne atteinte.
La thérapie cognitive et comportementale est la thérapie qui a été le plus étudiée dans le traitement des troubles anxieux.
Se concentrer sur les facteurs qui causent et maintiennent l’anxiété et donnent au patient des outils de contrôle, ce type de thérapie est généralement efficace de façon durable; selon la HAS, elles peuvent être aussi efficaces que les traitements médicamenteux.
La thérapie pleine conscience a également montré son efficacité lors d’études cliniques. Le but est d'apprendre à contrôler son anxiété en se concentrant sur le moment présent.
La psychothérapie analytique peut être initiée pour comprendre les origines de l’anxiété, mais son efficacité sur les symptômes est moins rapide et moins reconnue.
Prise en charge pharmacologique :
Si les symptômes sont trop intenses et que la psychothérapie n’est pas suffisante, un traitement médicamenteux est nécessaire.
Les anxiolytiques (benzodiazépine, buspirone et prégabaline) qui agissent de façon rapide, et certains antidépresseurs qui constituent le traitement de fond, à savoir les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) et les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN).
Ces médicaments peuvent entraîner une aggravation de l’anxiété en début de traitement et une surveillance médicale étroite est donc nécessaire.
Du fait du risque de dépendance, les benzodiazépines doivent être prescrites de façon temporaire (idéalement pas plus de 2 à 3 semaines). L’initiation comme l’arrêt du traitement doivent être supervisés par le médecin.
Comme la prégabaline n’induit pas de risque de dépendance et que son efficacité est immédiate, elle est parfois préférée aux benzodiazépines.